Les Filles de la Croix sont arrivées à COLOMIERS le 1er Décembre 1836 au nombre de 3 pour faire la classe aux petites filles et exercer les autres œuvres charitables de l'institut. Appelées par M. l'Abbé Ferradou curé de Colomiers, à l'instigation de Monseigneur d'Astros, archevêque de Toulouse, les Sœurs ont été conduites par Sœur Jeanne-Elisabeth, leur fondatrice.
Elles furent logées dans une maison sise place de l'église léguée par Monsieur l'Abbé Authenac ancien curé de Colomiers, à la condition expresse d'établir dans cette maison une école destinée aux filles de Colomiers. Seule école de filles à cette époque, avec reconnaissance administrative du 11 Mai 1839, ordonnance royale sous Louis-Philippe, Roi des Français. L'établissement hébergera quelques pensionnaires dès 1839.
La salle d'asile (école maternelle) fut ouverte le 27 octobre 1869. Sœur Théonide fut nommée ce même jour, directrice communale, par arrêté préfectoral. L'autorisation lui fut retirée en1886 (loi Jules ferry) et fut remplacée par une laïque pour diriger l'école maternelle communale. On fît alors construire une école maternelle libre en prévision de la laïcisation qui se préparait. L'école fut ouverte le 6 Janvier 1887. Les familles Béléastel et Lasplanes ont fourni le local et le mobilier.
L'instruction donnée gratuitement aux pauvres fait des jaloux. Comment une riche propriétaire peut-elle accepter que la fille de sa servante soit aussi instruite que la sienne ? et... gratuitement: un vrai scandale. En 1850 le pensionnat fonctionnait déjà et avait une bonne réputation. On admirait simplicité et distinction des enfants qui le fréquentaient. Discipline, études sérieuses, notes hebdomadaires, trimestrielles, prix de fin d'année basés sur le travail étaient des stimulants et attiraient des familles. En sortant du pensionnat, ces jeunes formées à tout : cuisine, couture repassage, ménage étaient fort appréciées.
Les décrets de 1904 (Combes) obligèrent à fermer ce pensionnat. Bon nombre de sœurs enseignantes partirent à l'étranger. C'est le début de l'implantation des filles de la Croix sur les quatre continents. Plus tard, les sœurs ouvrent un orphelinat pour les petites filles. En 1917 l'Office Départemental de la Haute-Garonne envoyait à l'orphelinat de Colomiers les premières pupilles de la Nation.
Le 12 Septembre 1941, malgré les conditions désastreuses de la politique, Monseigneur Saliège, archevêque de Toulouse demande aux sœurs de rouvrir leur école. En 1944, de nouveau, les pensionnaires sont obligés de quitter Colomiers à cause des bombardements répétés à la poudrière. Elles trouvent refuge à Pibrac.
La paix rétablie, les lézardes raccordées le pensionnat reprend sa marche régulière jusqu'en 1967, ou par suite d'expropriation l'école paroissiale doit fermer. Le nombre d'élèves croissant, les parents demandent l'ouverture d'un collège, pour la continuité des études dans l'établissement, d'où la construction du bâtiment actuel, l'aménagement du terrain de sport, etc. La communauté cède encore la dernière partie de ses locaux pour y installer les classes maternelles.
Les religieuses qui ont assuré pendant 153 ans à travers les vagues de l'histoire, la direction de cet établissement ont depuis 1989 confié le message des fondateurs à des laïcs qui reprennent courageusement le flambeau sous la tutelle des Filles de la Croix.